Ankrow
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Chapitre 1
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Ankrow, le cabinet de curiosités

   
     Le jour se levait doucement sur Port Lady-Victoria vingt-trois ans plus tard, une ville côtière très touristique et marchande à l’identique de celle qu'elle était autrefois : curieuse et gigantesque, alors que son ciel était tapissé d'une couleur rose et bleu pastel. Au large, de nombreux voiliers apportaient des cargaisons de marchandises, et défilaient dans le vieux port au rythme de leurs journées bien remplies. D'autres bateaux voguaient discrètement un peu plus en arrière en en croisant d'autres aux voilures blanches, apportant un grand nombre de touristes en ville qui n'avait plus entendu parler de Sideras depuis quelques années.
     Du côté des quais et du port réservé aux marchands, des colporteurs se ruaient sur le bitume encore humide et échangeaient des potins d'or contre des cargaisons de denrées rares telles que des caisses de bibelots, du carburant, ainsi que des tonneaux remplis de vivres. Au milieu de toute cette agitation qui prenait vie avant l'ouverture des boutiques de la rue marchande, s'aventurait Abigail Daisy-Bella, une belle femme à la peau ambrée par le soleil durant ses nombreux voyages en mer, aux longs cheveux fins d'un noir d'encre et aux yeux finement bridés. Elle portait sur le dos une robe d'été imprimée de motifs discrets, et son décolleté formait un grand V dégageant son cou paré d'un collier constitué de coquillages et de rubans bleus entremêlés. Il était difficile de connaître son âge à première vue, mais elle semblait mature et dégageait l'image d'une femme forte, musclée et indépendante.
     Devant le temps qui la pressait et le travail qui l'attendait pour la journée, celle-ci quitta le pont d'une goélette à deux mâts pour rejoindre la ville. Elle revenait d'un long périple à travers le monde, car elle devait refaire le plein de marchandises pour son échoppe qui parvenait difficilement à tenir face à la concurrence.
     — Port Lady-Victoria, se dit Abigail pour elle-même, une expression malicieuse au coin des yeux. Il n'y a pas à dire, ça fait du bien de rentrer chez soi après des mois de voyage.
     Elle observait les grandes voiles blanches et tendues du navire à quai, semblant rêvasser quelques instants en écoutant les cliquetis des cordages dans la brise. Puis, la voyageuse attrapa son sac en toile de jute pour le mettre sur ses épaules, et descendit de la petite passerelle rattachée à la coque jusqu'à un sol pavé. Elle tourna ensuite la tête d'un air amusé pour observer une jeune fille aux yeux clairs, et aux cheveux noirs aux pointes rouges comme des pivoines la rejoindre. Elle semblait avoir un peu plus de vingt-cinq ans, et cachait son visage fin et sa mine fatiguée sous l'épaisse capuche de son ciré jaune qu'elle aimait porter pour se donner des allures de marin. Son nom était Charlotte ; elle venait de faire elle aussi un long voyage sur cette embarcation.
     — Charlotte, les affaires nous attendent ! s'écria Abigail avec enthousiasme.
     — Pour la cargaison, répondit la jeune fille d'une voix lente. Il y a des minéraux de valeur à l'intérieur. Qu'est-ce qu'on en fait ?
     — Je laisse les matelots nous la livrer en arrière-boutique. Ne perdons pas de temps et rentrons pour préparer les vitrines.
     Abigail adressa un sourire à la jeune fille qui elle, semblait désolée de se retrouver en ces lieux, et qui observait d'un regard distrait les marchands tout autour qui bavardaient bruyamment, tandis que des parfums de fumée et de café chatouillaient ses narines. Charlotte hocha positivement la tête sans rien ajouter, et l'accompagna sur une petite route placée à l'autre bout de la zone intermodale qui devait les mener dans des ruelles plus étroites.
     — Dites, miss Daisy-Bella, s'imposa Charlotte en jetant des furtifs coups d’œils aux alentours. Avez-vous eu des nouvelles de Pompeii ? Je n'ai pas pu lire le journal de ce matin.
     — Nous en avons déjà parlé, Charlotte. Pour le moment, personne ne peut retourner là-bas à cause de l'état de catastrophe naturelle qui a été mise sur la ville. Il est inutile de vous torturer encore l'esprit en pensant à votre ancien foyer tant que le Vessviv est encore actif.
     — Elle n'a pas été détruite, insista la jeune fille sous sa capuche. On peut encore espérer y retourner, c'est quand même une des plus importantes villes de Neapolis.
     — Je sais Charlotte, la ville est toujours debout, soupira Abigail dans un regard compatissant. Mais elle a été recouverte de cendres et le volcan est éveillé. Il n'y a pour le moment pas de retour possible depuis l’éruption qui vous a chassée de chez vous. Mais cela ne vous empêche pas de vous épanouir ici, regardez, ma petite affaire va pouvoir repartir sur de meilleures bases avec votre aide. Nous allons même pouvoir embellir un peu plus la marchandise à vendre !
Malgré les sourires tendus d'Abigail, Charlotte soupira tout en avançant d'un bon pas le long d'une grande ruelle au sol pavé de pierres turquoise. Car si la jeune fille était si triste depuis son arrivée à Tartessos, c'était parce que l'éruption du Vessviv avait frappé la ville de Pompeii situé dans le pays voisin de Neapolis, laissant derrière elle son ancienne vie : les cendres avaient envahi les rues de la ville, et une nuée ardente menaçait ses habitants qui s'étaient retrouvés contraints de fuir dans les régions voisines. Heureusement, Charlotte avait entre-temps rencontré Abigail qui écumait les ports du monde entier à la recherche de curiosités à vendre pour sa boutique. Car ses clients boudaient de plus en plus sa marchandise, et si la situation ne s'améliorait pas, celle-ci se retrouverait la clef sous la porte. La jeune patronne avait alors eu l'idée d'engager Charlotte afin d'avoir de l'aide avec son petit commerce, et espérait faire marcher à nouveau ses affaires. Ainsi, les deux femmes pouvaient se soutenir et s'aider face à la malchance qui les avait frappées.
Tout en continuant de s'enfoncer en ville, Charlotte reconnaissait les petites maisons typiques de la région de Tartessos qui se suivaient et se ressemblaient, et qui étaient construites sur deux ou trois étages dans un style romantique et marin. Ces architectures se trouvaient être très élégantes, et s'imposaient par leur hauteur pour s'étirer vers le ciel, alors que les murs azurés rendaient les rues très lumineuses et festives.
     — J’essaye de ne plus y penser… seulement, ma maison me manque tellement, soupira Charlotte qui faisait grise mine.
     Elle se souvenait d'ailleurs de Port Lady-Victoria pour y avoir déjà vécu autrefois, et elle aurait de toute évidence aimé ne pas avoir à y revenir.
     — Allez, un peu de courage. Sinon je vais changer d'avis sur votre postulation et ne pas vous embaucher en tant qu'assistante ! lança Abigail dans une expression malicieuse alors qu'elles longeaient un bâtiment où un grand taureau noir avait été peint sur la façade. Il s'agissait du Bucéphale-Atlante, un restaurant luxueux qui affichait déjà complet dès les premières heures de la journée.
     — Je suis désolée, miss Daisy-Bella, s'excusa Charlotte. Je vous remercie encore pour m'avoir proposé un travail dans votre échoppe. Cela me rend sincèrement heureuse.
     — Non, votre tristesse est normale. Vous venez de tout perdre, votre maison, vos amis, vos affaires. Je compatis à votre peine, et nous allons tout faire pour aller de l'avant. Je vous le promets.
     — Vos paroles me touchent énormément.
     La patronne se contenta de lui sourire, et lui fit comprendre qu'elles étaient presque arrivées. Et en effet, quelques pas plus loin, les deux femmes découvrirent une magnifique bâtisse en briques sur quatre étages aux murs verts et bleus et aux grandes vitrines positionnées au milieu de divers autres commerces, portant le numéro 21, rue Elizabeth à Port Lady-Victoria. La boutique possédait une grande enseigne portant le nom de ''Ankrow : le cabinet des curiosités'' et de nombreuses breloques de pierres, de plumes, d'os et de cristaux en tout genre dégringolaient de sa devanture en guise de décoration, alors qu'un corvidé à deux têtes avait été peint dans un style Viking sur une de ses fenêtres. L'entrée quant à elle était tout aussi originale, positionnée en face d'une avenue circulaire avec un grand cadre en bois sculpté qui décorait les deux portes d'entrée vitrées où des torches avaient été disposées de chaque côté, donnant un style Viking à l’échoppe.
     — J'espère que les labradorites et les obsidiennes vont avoir beaucoup de succès, dit Abigail en plaçant ses mains sur ses hanches.
Elle semblait d'humeur guillerette, et son visage rayonnait de joie en retrouvant Ankrow.
     — Les pierres de vie sont en pleine expansion en ce moment, mais les clients boudent de plus en plus nos thés à base d'herbes, poursuivit la patronne.
     — La vente de minéraux a toujours beaucoup de succès auprès des collectionneurs, fit remarquer Charlotte, avant de faire une longue grimace crispée sous sa capuche. Mais rassurez-moi miss Daisy-Bella, avez-vous en vente des objets un peu plus atypiques que des produits de boutique d'ésotérisme ? Ankrow est un cabinet de curiosités. Le public attend d'y voir des objets terrifiants en vente et d'avoir des frissons en entrant.
     — C'est pourquoi vous êtes là, il va falloir ramener des créatures en cire pour les placer dans des bocaux de formol ! plaisanta Abigail d'un air badin avant de sortir un trousseau de clefs de son sac et de se tourner vers la double porte.
     — Les clients attendent quelque chose de réel, de puissant, insista la jeune fille d'un œil critique et inquiet, alors qu'elle jetait un regard vers une autre boutique non loin qui semblait plus imposante et inquiétante, et où un ours avait été peint sur sa gigantesque façade.
Sa patronne semblait trop sûre d'elle et détendue en dépit des responsabilités qu'elle endossait, et cela ne rassurait pas beaucoup Charlotte qui avait pour défaut de trop analyser la situation dans laquelle elle pouvait se trouver.
     — Nous devons rester prudentes, poursuivit-elle en scrutant l’échoppe à l'ours qui dévoilait une marchandise gothique et un étalage d'armes médiévales. Surtout avec la concurrence que je peux observer de l'autre côté de la rue. Elle pourrait être la cause d'une baisse des ventes.
     — Eh bien, Charlotte, si vous trouvez quelque chose de mieux que des pierres et des statues de cire, alors je suis preneuse ! souriait Abigail derrière ses yeux d'or pétillants. Vous serez désignée comme collecteur pour Ankrow. Vous devrez dénicher pour moi quelques objets de curiosité à exposer et à vendre pour notre clientèle. Mais vous n'avez pas à vous en faire, personne ne pourra jamais arriver à nous faire faire faillite.


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     Très vite, les deux femmes ouvrirent la petite échoppe par la porte arrière, et furent accueillies par un kiririn naturalisé. Il s'agissait d'une antilope avec de longs bois, une queue de lion, à la délicate robe couverte d'écailles turquoise.
     
— Bienvenue dans mon cabinet de curiosités, Charlotte, déclara Abigail d'un ton mystérieux, avant de se lancer dans la réorganisation des lieux aux murs rouges et aux étagères remplies de curiosités qui s'étendaient jusqu'au fond de la salle.
     Une fois l'inventaire fait, les deux femmes entreprirent de dépoussiérer une collection de crânes en cristal, puis rangèrent une boîte remplie de cafards multicolores, et recollèrent un vase fêlé soi-disant hanté. Elles mirent ensuite en rayon plusieurs créatures unijambistes empaillées, accrochèrent un immense lézard en corne de zébu laineux au plafond, et jetèrent des livres âgés aux reliures velues.
Lorsque le plus difficile fut passé, toutes deux s'activèrent dans l'entrée baignée de la lumière des vitrines où des cristaux multicolores pendaient du plafond. Elles préparèrent une étagère pour leur futur rayon de minéraux et terminèrent le boulot avec le comptoir en marbre qui avait besoin d'un bon coup de chiffon.
     — Charlotte, dit Abigail un peu plus tard en regardant l'heure. J'ai entendu frapper. Je crois que les matelots ont apporté les pierres dans l'arrière-boutique, ainsi que le reste de la marchandise. Pourriez-vous y aller ?
Sans discuter, la jeune fille passa par une porte placée au fond de la salle et s'engouffra dans un couloir qui donnait sur un petit escalier de bois.
     De nombreuses autres curiosités avaient été entreposées dans la salle sombre dissimulée derrière une nouvelle porte, comme un masque mortuaire, ainsi que des petites figurines humanoïdes en bois à l'apparence plutôt malsaine. Mais Charlotte se rendit dans le garage qui se trouvait au fond sans prêter attention à ces bibelots ni à la poussière qui s'accrochait aux murs en scintillant comme des paillettes. Là-bas, la jeune fille trouva trois hommes qui apportaient des caisses de transport en bois.
     — Merci pour votre aide, dit poliment Charlotte en s’avançant vers le plus grand du trio, et en lui tendant la main pour serrer la sienne.
Tous les trois portaient un tee-shirt blanc en coton similaire et possédaient une forte carrure de marin.
     — Alors c'est ici le fameux cabinet Ankrow ? répondit le grand en jetant un regard circulaire autour de la pièce, et en la saluant à son tour. On parle de vous même au-delà des mers, vous savez.
     — Oui, c'est bien ce cabinet-là, opina Charlotte. Beaucoup d'objets sont à la vente dans l'entrée.
     — Et vous allez les chercher vous-mêmes ? Comme ces masques là-bas ?
L'homme indiqua du bout du menton l'objet en question, un masque mortuaire en plâtre déformé par l'horreur et la souffrance.
     — Vous n'avez pas peur en allant les récupérer ? poursuivit-il. Ils pourraient être hantés !
     — Ou… ouais, admit la jeune fille. On se déplace dans le monde entier pour dénicher des curiosités pour la boutique, mais je ne travaille ici que depuis aujourd'hui, c'est ma patronne qui est allée le récupérer celui-là, c'est un original moulé à partir d'un véritable visage de défunt. Pourquoi, vous êtes intéressé par son histoire ?
     — Pas vraiment. Je ne sais pas si j'ai le droit de poser ce genre de question, mais est-ce que vous faites des ventes plus… particulières ? tenta l'homme en agitant maladroitement ses grandes mains, alors que ses deux collègues déposaient les caisses dans le garage.
     — Particulières… ? répéta Charlotte.
Ses sourcils se rejoignirent au milieu de son front et ses yeux clairs se plissèrent avec curiosité.
     — Plutôt des services. Du spiritisme, ou de l'exorcisme… enfin vous voyez ce que je veux dire ? Si un mauvais esprit tourmente ma famille… est-ce que vous êtes en mesure d'intervenir ?
     — Nous sommes des marchands, on s'occupe d'un cabinet de curiosités, nous ne sommes pas des exorcistes… mais… je suppose que si cela est provoqué par un objet hanté, maudit ou possédé, il serait possible de vous en débarrasser en le récupérant pour notre boutique. Dans ce cas nous pourrions intervenir.
L'homme esquissa un grand sourire et hocha positivement la tête.
     — Ah, parce que ma tante a un gros problème depuis quelque temps avec sa maison, et aucun médium n'a voulu s'en occuper. Peut-être que vous pourriez l'aider.
     — Dites-lui de passer à la boutique quand elle aura un moment pour en discuter. Je verrai ce que je pourrai faire pour elle, conclut Charlotte avant d'ouvrir les caisses et de vérifier l'état de ses marchandises.


     Le soir, dans le bâtiment d'Ankrow au tout dernier étage, Charlotte avait enlevé son ciré jaune pour ne porter qu'un léger tee-shirt, et découvrait une petite chambre aux parfums boisés dans laquelle elle allait s'installer. La pièce avait des murs bleus et violets décorés avec des breloques en cristal. Une fenêtre donnait sur le plafond afin de pouvoir admirer le ciel alors qu'une petite guitare rouge et blanche avait été délicatement posée contre son bureau où de nombreux objets tels que des papiers, des paquets de gâteaux et des piles de livres formaient un vaste désordre qu'elle s'efforçait de ranger depuis une heure.
     — Je n'ai vraiment pas pu ramener grand-chose de Pompeii, marmonna-t-elle dans un léger soupir. J'espère que je ne vais pas tout perdre dans une éruption.
Occupée à vider un carton de vêtements sur son lit, la jeune fille semblait pensive sous les étoiles qui scintillaient derrière la fenêtre. Beaucoup d'inquiétudes traversaient son esprit, dont la peur de voir son ancien logement prendre feu suite à une coulée de lave. Elle repensa alors à la collection de cartes à jouer, ainsi qu'aux figurines qu'elle avait laissées là-bas, et sentit une envie de fondre en larmes monter en elle.
     — Je ne dois plus y penser.
     Un peu plus tard dans la nuit, Abigail entra après avoir frappé, l'air tranquille.
     — J'espère ne pas déranger, je voulais savoir si tout allait bien avec votre emménagement ? demanda-t-elle dans un sourire amusé, avant d'observer plusieurs pierres multicolores traîner sur un coin de table, ainsi qu'une vieille radio qui crachait un bulletin d'informations venant de Neapolis. Elle voulait s'assurer que sa nouvelle recrue n'avait besoin de rien avant d'aller dormir, et que la chambre lui convenait.
     — Oh, je suis désolé miss Daisy-Bella, je vous empêchais de dormir avec mes rangements ?
Charlotte prit un air profondément désolé, tout en laissant de côté ce qu'elle faisait.
     — Non, je voulais en profiter pour vous donner un peu de lecture : plusieurs encyclopédies, ainsi que de quoi vous instruire sur le métier. Cela vous sera sûrement utile pour votre travail de collecteur.
Abigail lui tendit plusieurs livres épais. Charlotte prit plusieurs guides sur l'art de tenir un cabinet de curiosités, ainsi que quelques volumes du Petit chercheur de reliques.
     — Merci, je les lirai dès que possible.
     — Aussi, si vous avez un souci, n'hésitez pas à me le dire, cela fait un moment que cette pièce n'avait pas été occupée… et il me semble que la fenêtre laisse passer des courants d'air.
     Abigail soupira en secouant la tête, mais la jeune fille haussa les épaules.
     — Oh non, tout est parfait, ne vous inquiétez pas. Merci encore de m'avoir proposé un hébergement à Ankrow, vous n'étiez pas obligée de me venir en aide comme vous l'avez fait. Je vous en suis reconnaissante.
     ​— Cessez de me remercier en boucle, voyons. Je n'allais pas vous laisser dans la misère ni dans la cendre. Et puis si les éléments sont cléments, le volcan va se rendormir, et Pompeii sera de nouveau habitable dans quelques mois, alors soyez patiente.
     — Ma famille n'habite pas si loin, heureusement, sourit Charlotte. Ils ne me laisseraient jamais non plus. Mais je ne voulais pas m'imposer à eux, ils ont déjà tant à se préoccuper.
     ​— Oui, vous m'aviez effectivement expliqué avoir grandi à Port Lady-Victoria, miss. Il est toujours bon d'avoir sa famille près de soi, même si vous préférez avoir votre indépendance dans votre propre appartement. Cette chambre était inhabitée depuis longtemps, je suis ravie de pouvoir vous la louer.
Abigail émit un sourire chaleureux en terminant sa phrase, avant de s'éclipser.



Chapitre 2
Références photos des illustrations : Cabinet de sorcellerie du Comptoir général
Manhattan, at Stuyvesant Street.
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​© Strawberry-Tate 2019 - 2020
Histoire protégée sous copyright.
Remerciement spécial à Pathea et Lord-Skorg pour leur aide sur les corrections.
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